À propos du site Internet

SOUS LE SIGNE DU CHRIST RESSUSCITÉ
ET LE PATRONAGE DE SAINT ISIDORE 

Le site Internet du Chemin néocatéchuménal au Canada a été inauguré le 4 avril 2015 à 16 heures, à la jonction entre la fête de saint Isidore et les premières vêpres de Pâques. 

Saint IsidoreSaint Isidore de Séville (+636), a été choisi par Jean-Paul II comme saint patron des internautes en raison de ses connaissances encyclopédiques et de ses ouvrages impressionnants, notamment ses Éthymologies qui regroupent les connaissances dans une structure semblable à Internet.
Il est également le saint patron du P. Isidoro, catéchiste responsable du Chemin néocatéchuménal au Canada.  

Les premières vêpres de Pâques indiquent bien pour leur part que ce site est sous le signe du Christ ressuscité et qu’il n’a d’autre but que contribuer à la nouvelle évangélisation en faisant connaître le Christ aux hommes et aux femmes d’aujourd’hui.

PL


INTERNET : UN NOUVEAU CARREFOUR
POUR L’ANNONCE DE L’ÉVANGILE

MESSAGE DE JEAN-PAUL II
POUR LA
XXXVIe JOURNÉE MONDIALE
DES COMMUNICATIONS SOCIALES 

12 mai 2002

 Chers frères et sœurs,

1. A toute époque, l’Eglise poursuit l’œuvre commencée le jour de la Pentecôte, lorsque les Apôtres, mus par la puissance du Saint-Esprit, allèrent dans les rues de Jérusalem pour prêcher l’Evangile de Jésus-Christ dans de nombreuses langues (cf. Ac 2, 5-11). Au fil des siècles, cette mission évangélisatrice s’est étendue aux quatre coins de la terre, tandis que le christianisme s’est enraciné dans de nombreux endroits et a appris à parler les diverses langues du monde, toujours en obéissance au commandement du Christ de prêcher l’Evangile à chaque nation (cf. Mt 28, 19-20).

2. Mais l’histoire de l’évangélisation n’est pas simplement une question d’expansion géographique, car l’Eglise a dû également franchir de nombreux tournants culturels, dont chacun a exigé de nouvelles énergies et une nouvelle imagination dans la proclamation de l’Evangile de Jésus-Christ. La période des grandes découvertes, la Renaissance et l’invention de l’imprimerie, la Révolution industrielle et la naissance du monde moderne: ce furent également des passages historiques qui ont exigé de nouvelles formes d’évangélisation. A présent, alors que la révolution en matière de communication et d’information bat son plein, l’Eglise se trouve indubitablement face à un nouveau départ décisif. Il est donc opportun qu’en cette Journée mondiale des Communications 2002, nous réfléchissions sur le thème: « Internet : un nouveau carrefour pour l’annonce de l’Evangile ». 

2. Internet est certainement un nouveau « forum », entendu dans son antique sens romain d’espace public où étaient conduites la vie politique et les affaires, où étaient remplis les devoirs religieux, où se déroulait la plupart de la vie sociale et où était exposé ce qu’il y a de meilleur et de pire dans la nature humaine. Il s’agissait d’un espace peuplé et bruyant, qui reflétait à la fois la culture environnante et créait une nouvelle culture propre. Cela est tout aussi vrai du « cyberspace », qui est en quelque sorte une nouvelle frontière qui s’ouvre au début de ce nouveau millénaire. Comme toutes les nouvelles frontières des autres époques, celle-ci également est riche de dangers et de promesses et est marquée par l’esprit d’aventure qui a caractérisé d’autres grandes périodes de changement. Pour l’Eglise, le nouveau monde du « cyberspace » est une exhortation à la grande aventure d’utiliser son potentiel pour proclamer le message de l’Evangile. Ce défi est au cœur de ce que signifie, au début du millénaire, suivre le commandement du Seigneur d’« avance au large: Duc in altum! » (Lc 5, 4). 

3. L’Eglise aborde ce nouveau media avec réalisme et confiance. Comme tous les autres moyens de communication, il s’agit d’un instrument, et non d’une fin en soi. Internet peut offrir de magnifiques opportunités d’évangélisation s’il est utilisé avec compétence et une conscience précise de ses forces et de ses faiblesses. Par dessus-tout, en fournissant des informations et en suscitant l’intérêt, il permet une rencontre initiale avec le message chrétien, en particulier parmi les jeunes, qui se tournent de plus en plus vers l’univers du «cyberspace» comme vers une fenêtre ouverte sur le monde. Il est donc important que la communauté chrétienne considère tous les moyens pratiques d’aider ceux qui ont leur premier contact à travers Internet à passer du monde virtuel du « cyberspace » au monde réel de la communauté chrétienne. 

Par la suite, Internet peut également fournir le genre de suivi que requiert l’évangélisation. En particulier dans une culture qui n’apporte pas un grand soutien, la vie chrétienne exige une instruction et une catéchèse constantes et cela est sans doute le domaine dans lequel Internet peut être d’une grande aide. Il existe déjà sur Internet d’innombrables sources d’informations, de documentation et d’éducation sur l’Eglise, son histoire et sa tradition, sa doctrine et son engagement dans toutes les parties du monde. Il est donc clair que si Internet ne peut jamais remplacer l’expérience profonde de Dieu que seule la vie concrète, liturgique et sacramentelle de l’Eglise peut offrir, il fournit certainement un supplément et un soutien uniques qui prépare à la rencontre avec le Christ en communauté, et qui soutient le nouveau croyant sur le chemin de foi qui s’ouvre à lui. 

4. Cependant, certaines questions nécessaires, et même évidentes, surgissent lorsque l’on utilise Internet dans l’œuvre de l’évangélisation. L’essence d’Internet est qu’il fournit un flux presque continuel d’informations, dont la plupart passe en un instant. Dans une culture qui se nourrit d’éphémère, on peut facilement risquer de croire  que ce sont les faits qui sont importants, et non pas les valeurs. Internet offre d’importantes connaissances, mais il n’enseigne pas de valeurs; et lorsque les valeurs sont méprisées, notre humanité même est diminuée et l’homme perd rapidement de vue sa dignité transcendante. En dépit de son immense potentiel de bien, certaines des façons dégradantes et nuisibles dont est utilisé Internet sont déjà connues de tous, et les autorités publiques ont certainement une responsabilité pour garantir que cet instrument merveilleux serve le bien commun et ne devienne pas une source de danger. 

De plus, Internet redéfinit de façon radicale le rapport psychologique d’une personne au temps et à l’espace. L’attention est concentrée sur ce qui est tangible, utile, et immédiatement disponible; l’encouragement à approfondir la pensée et la réflexion peuvent manquer. Pourtant, les êtres humains ont un besoin vital de temps et de calme intérieur pour réfléchir et examiner la vie et ses mystères, et pour acquérir progressivement une domination mûre d’eux-mêmes et du monde qui les entoure. La compréhension et la sagesse sont le fruit d’un œil contemplatif sur le monde, et ne proviennent pas d’une simple accumulation de faits, quel que soit leur intérêt. Ils sont le résultat d’une réflexion qui pénètre la signification plus profonde des choses les unes par rapport aux autres et par rapport à la réalité tout entière. De plus, en tant que forum dans lequel pratiquement tout est acceptable et pratiquement rien ne dure, Internet favorise une façon relativiste de penser et alimente parfois le manque de responsabilité et d’engagement personnels. Dans un tel contexte, comment pouvons-nous cultiver cette sagesse qui ne provient pas seulement de l’information, mais de la réflexion, la sagesse qui comprend la différence entre le bien et le mal, et qui soutient l’échelle de valeurs qui découle de cette différence?

5. Le fait qu’à travers Internet, les personnes multiplient leurs contacts de façons jusqu’à présent inconcevables ouvre de merveilleuses possibilités de diffuser l’Evangile. Mais il est également vrai que les relations établies de façon électronique ne peuvent jamais remplacer le contact humain direct, nécessaire pour une véritable évangélisation. Car l’évangélisation dépend toujours du témoignage personnel de celui qui est envoyé pour évangéliser (cf. Rm 10, 14-15). Comment l’Eglise passe-t-elle du genre de contact permis par Internet à la communication plus profonde exigée par la proclamation chrétienne? Comment développons-nous les premiers contacts et échanges d’informations que permet Internet? 

Il ne fait aucun doute que la révolution électronique comporte des promesses de grandes découvertes positives pour le monde en voie de développement; mais il existe également le risque qu’elle aggrave les inégalités déjà existantes tandis que l’écart d’information et de communication s’accroît. Comment pouvons-nous être certains que la révolution en matière d’information et de communication, dont Internet est le moteur fondamental, œuvrera en faveur de la mondialisation du développement humain et de la solidarité, objectifs étroitement liés à la mission évangélisatrice de l’Eglise? 

Enfin, en cette période troublée, permettez-moi de demander: comment pouvons-nous être certains que cet instrument merveilleux, d’abord conçu dans le contexte d’opérations militaires, puisse à présent servir la cause de la paix? Peut-il favoriser la culture du dialogue, de la participation, de la solidarité et de la réconciliation sans laquelle la paix ne peut s’épanouir? L’Eglise pense que oui; et pour être certaine que c’est bien le cas, elle est déterminée à entrer dans ce nouveau forum, armée de l’Evangile du Christ, le Prince de la Paix. 

6. Internet fait apparaître des milliards d’images sur des millions d’écrans d’ordinateurs partout dans le monde. De cette galaxie d’image et de son, le visage du Christ ressortira-t-il et la voix du Christ sera-t-elle entendue? Car ce n’est que lorsque son visage sera contemplé et sa voix entendue que le monde connaîtra la bonne nouvelle de notre rédemption. Tel est le but de l’évangélisation. Et c’est ce qui fera d’Internet un espace véritablement humain, car s’il n’y a pas de place pour le Christ, il n’y a pas de place pour l’homme. C’est pourquoi, en cette Journée mondiale des Communications, j’exhorte toute l’Eglise à franchir courageusement ce seuil, à prendre le large dans les profondeurs d’Internet, afin qu’à présent, comme par le passé, le grand engagement de l’Evangile et de la culture puisse montrer au monde « la gloire de Dieu qui est sur la face du Christ » (2 Co 4, 6). Puisse le Seigneur bénir tous ceux qui œuvrent à cet objectif. 

Du Vatican, le 24 janvier 2002, fête de saint François de Sales.

JEAN PAUL II

Lire aussi:

Conseil pontifical pour les communications sociales, 22 février 2002: