Carmen HERNANDEZ (1930-2016)
Notice de Radio-Vatican
20 juillet 2016
La fondatrice du Chemin néocatéchuménal s’est éteinte le mardi 19 juillet 2016 à l’âge de 85 ans à Madrid. Carmen Hernandez avait lancé ce mouvement en Espagne dans les années 1960 avec le peintre espagnol Kiko Arguello. Avec le Père Mario Pezzi, Carmen et Kiko étaient aussi en charge du Chemin néocatéchuménal au niveau international. La communauté compte aujourd’hui 30.000 mouvements dans 120 pays du monde entier. Dans la lettre annonçant le décès de sa fondatrice, Kiko Arguello souligne son «grand génie, son charisme, son amour pour le Saint-Père et surtout son amour pour l’Église», une femme «forte» «pensant toujours au bien de l’Église».
Une missionnaire dévouée à l’Église
Carmen Hernandez est née à Olvega, dans la province de Navarre en Espagne, le 24 novembre 1930. Elle est issue d’une famille de producteurs de riz. Son père a fondé la société Herba, une des industries de riz les plus importantes d’Espagne, aujourd’hui implantée à l’internationale.C’est pendant sa scolarité chez les Jésuites que Carmen reçoit l’élan missionnaire qui caractérisera toute sa vie. Même si pour satisfaire son père, elle suivra des études de chimie à l’université de Madrid jusqu’au diplôme, et travaillera pendant un temps dans l’industrie familiale, elle retournera rapidement, à sa vocation première pour entrer dans un nouvel institut pour filles «Les Missionnaires de Jésus-Christ».Attirée par les missions à l’étranger, elle ira d’abord en Inde, puis en Israël. C’est en Terre Sainte qu’elle se rapproche du monde hébraïque, visitant tous les lieux sacrés, la Bible à la main, nourrie de ses rencontres avec des spécialistes de la liturgie. Avec eux, elle approfondit plusieurs thèmes, comme l’importance de la catéchèse, la nécessité d’une initiation chrétienne dans les paroisses, la redécouverte de l’Eucharistie.
Une femme forte au franc-parler
De retour à Madrid, elle a alors ce désir de lancer un projet d’évangélisation, cherchant des jeunes prêts à partir avec elle. Installée dans les bidonvilles de la capitale, c’est à ce moment-là qu’elle fait la rencontre de Kiko Arguello, un jeune homme de bonne famille, qui était également à la recherche d’une expérience de vie chrétienne plus authentique, inspirée de Charles de Foucauld, se faisant pauvre parmi les pauvres. Dans ces bidonvilles, avec ces pauvres, les gitans, les anciennes prostituées, les personnes handicapées, c’est tout une communauté chrétienne, simple, sincère, et évangélique qui se forme autour de Carmen. L’évangélisation n’est plus seulement une théorie théologique ou un plan pastoral, mais une communauté chrétienne. À travers ce dialogue avec les pauvres, naît peu à peu une nouvelle catéchèse qui transforme vraiment la vie de ces personnes. Carmen organise avec Kiko une sorte de catéchuménat post-baptismal. Le mouvement prend alors de l’ampleur et s’étend à travers l’Espagne et jusqu’en Italie.
Grâce à son amour profond pour le Pape, Carmen finit par faire approuver le Chemin néocatéchuménal par le Saint-Siège en 2011, participant à la rédaction du Statut du Chemin. Connue pour sa verve, franche, directe et jamais hypocrite, Carmen aura participé jusqu’à la fin de sa vie à ce mouvement d’évangélisation, malgré la maladie et l’âge. Elle qualifiait elle-même de «revêches» et «impertinentes» ses interventions face aux cardinaux et aux évêques.
Les obsèques se tiendront le jeudi 21 juillet en la cathédrale de l’Almudena à Madrid et seront présidées par l’archevêque de la capitale espagnole, Mgr Carlos Osoro Sierra.
(BH)