JEAN-PAUL II
LETTRE OGNIQUALVOLTA
1990
Au Vénéré Frère
Monseigneur PAUL JOSEF CORDES
Vice-Président du Conseil Pontifical des Laïcs
Chargé “ad personam”
pour l’Apostolat des Communautés Néocatéchuménales
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Chaque fois que l’Esprit Saint fait germer dans l’Église des impulsions d’une plus grande fidélité à l’Évangile, fleurissent de nouveaux charismes qui manifestent ces réalités et de nouvelles institutions qui les mettent en pratique. Ce fut ainsi après le Concile de Trente et le Concile Vatican II.
Parmi les réalités engendrées par l’Esprit de nos jours, figurent les Communautés Néocatéchuménales suscitées par M. K. Argüello et Mme C. Hernandez (Madrid, Espagne), dont l’efficacité pour le renouvellement de la vie chrétienne a été saluée par mon prédécesseur Paul VI comme un fruit du Concile : “Que de joie et que d’espérance vous nous donnez par votre présence et par votre activité … Vivre et promouvoir ce réveil, c’est ce que vous appelez une forme de “post-Baptême” qui pourra renouveler dans les actuelles communautés chrétiennes ces effets de maturité et d’approfondissement qui, dans l’Église primitive, étaient réalisés dans la période de préparation au Baptême” (Paul VI aux Communautés Néocatéchuménales, Audience Générale, 8 mai 1974, dans Notitiae 96, 1974, 230).
Moi aussi, dans tant de rencontres que j’ai eues comme Évêque de Rome, dans les paroisses romaines, avec les Communautés Néocatéchuménales et avec leurs Pasteurs, et dans mes voyages apostoliques en de nombreux pays, j’ai pu constater des fruits abondants de conversion personnelle et une féconde impulsion missionnaire.
Ces Communautés rendent visibles, dans les paroisses, le signe de l’Église missionnaire et “s’efforcent d’ouvrir la route à l’évangélisation de ceux qui ont presque abandonné la vie chrétienne, en leur offrant un itinéraire de type catéchuménal, lequel parcourt toutes les phases que dans 1 ‘Église primitive les catéchumènes parcouraient avant de recevoir le sacrement du Baptême; cet itinéraire les rapproche de l’Église et du Christ” (cf. Catéchuménat post-baptismal dans Notitiae 96-96, 1974, 229) .
C’est l’annonce de l’Évangile, le témoignage en petites communautés et la célébration
eucharistique en groupes (cf. Notification sur les célébrations des groupes du Chemin Néocatéchuménal dans L’Osservatore Romano, 24 décembre 1988) qui permettent aux membres de se mettre au service du renouveau de l’Église.
Plusieurs Frères dans l’Épiscopat ont reconnu les fruits de ce Chemin. Je me contenterai de faire mémoire de Mgr. Casimiro Morcillo, alors Évêque de Madrid. Dans son diocèse et sous son gouvernement sont nées, dans l’année 1964, les Communautés Néocatéchuménales qu’il accueillit avec tant d’amour.
Après plus de vingt ans de vie des Communautés, répandues dans les cinq continents,
– tenant compte de la nouvelle vitalité qui anime les paroisses, de l’impulsion missionnaire et des fruits de conversion qui s’épanouissent dans l’engagement des itinérants et, dernièrement, dans l’œuvre des familles qui évangélisent en des zones déchristianisées de l’Europe et du monde entier;
– en considérant les vocations surgies de ce Chemin-ci, à la vie religieuse et au presbytérat, et la naissance de Collèges diocésains de formation au presbytéral pour la nouvelle évangélisation, tel le séminaire Redemptoris Mater de Rome;
– ayant pris connaissance de la documentation présentée par vous:
– en accueillant la demande qui m’a été adressée,
Je reconnais le Chemin Néocatéchuménal
comme un itinéraire de formation catholique,
valable pour la société et les temps actuels.
Je désire donc que mes Frères dans l’Épiscopat valorisent et aident – ensemble avec leurs presbytres – cette oeuvre pour la nouvelle évangélisation, pour qu’elle se réalise selon les lignes proposées par les initiateurs, dans l’esprit de service à l’ordinaire du lieu et de communion avec lui et dans le contexte de l’unité de l’Église particulière avec l’Église universelle.
En gage de ce voeu, je vous donne, à vous et à tous les membres des Communautés Néocatéchuménales, ma bénédiction apostolique.
Du Vatican, le 30 août de l’année 1990, XIIe du Pontificat.
Acta Apostolicae Sedis
82 (1990) 1513-1515